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S’auto-coacher en suivant la méthode SUN TZU.

Nous avons l’habitude de trouver chaque année, chaque rentrée, les bons conseils d’un auteur qui aura su créer une méthode « magique » pour que nous parvenions à nous développer personnellement, nous épanouir, nous départir des ondes négatives ou gérer notre burn-out…

Je suis volontairement ironique, vous me pardonnerez, tant il est évident que toutes ces méthodes, très bien markettées, n’ont en réalité rien de novateur.
Elle sont souvent très réductrices et light pour rester simples à lire au coin du feu, dans les transports en commun ou sur un transat au bord de l’eau.
Il faut surtout que les lecteurs puissent avoir le sentiment d’avoir eu une prise de conscience, perçu un rayon de lumière, un bouleversement sentimental,… sans avoir produit eux-même le moindre effort.

Et c’est bien là la différence majeure entre le coaching, et ce que je qualifierais de sketchs inspirationnels et déresponsabilisants.

Responsabilité – Response Ability.

Ce mot étant la plupart du temps associé, imbriqué dans la notion de « culpabilité », il est nécessaire s’arrêter un instant sur ce point majeur.

Non, être Responsable n’est pas être Coupable!

Prenons la version anglaise de Responsable: Response Able… être apte à apporter une réponse.
Ce simple changement de point de vue change toute la donne!
Etre responsable d’une situation, c’est être capable de lui apporter une réponse.

C’est déjà un grand pas de fait si on en prend conscience, car cela signifie que nous avons de nouveau notre destin en mains!

Si je vous dis: « Nous sommes toujours, pour partie au moins, responsables d’une situation qui nous affecte. »
J’imagine que certains vont repenser à une situation dans laquelle vous avez eu à subir la malveillance de quelqu’un et vous dire « c’est n’importe quoi! Ce n’est pas de ma faute si mon patron me déconsidère, si l’arbitre nous a volé, ou si je suis émotif,… ! « .

Vous voyez qu’on retombe très vite dans la notion de faute, de culpabilité.

Or, être responsable c’est avant tout se concentrer sur l’ensemble des sujets sur lesquels nous pouvons influer. Evidemment que je ne suis pas « coupable » de l’acte de l’autre. Mais je suis « responsable » de ma façon de gérer la situation.
Je suis responsable de ma ré-action.

Réagir c’est être dépendant d’une action venant de l’extérieur.
C’est avoir perdu le contrôle, la destinée de la situation.
Je réagis donc, en réalité, je n’agis plus.

Réaction = émotions + Perception

Lorsque je subis ce que je perçois comme une agression, un danger, mon cerveau de survie, le système limbique, se met en quête d’une stratégie qui me permettra de poursuivre ma route en vie.
Henri Laborit a décrit au siècle dernier, les états de stress et les réactions d’adaptations que nous lui apportons.

Pour faire simple, vous connaissez tous le triptyque FLI: Fuite, Lutte, Inhibition. Trois réactions type face au danger.
Ces réaction sont gérées par un circuit autonome chimique et nerveux, qui nous conduit à attaquer le danger, nous échapper, ou attendre que cela se passe en espérant éviter les coups.

Il serait sans doute préférable dans certains cas, pour traiter un ulcère de l’estomac, d’éloigner la belle mère par exemple, plutôt que de pratiquer une gastrectomie qui ne changera rien au facteur environnemental.

Henri Laborit. Chirurgien, neurobiologiste, et philosophe des sciences.

Si nous sommes dans une situation de stress qui nous laisse malgré tout engager notre lobe pré-frontal qui, lui est capable d’analyser les informations, nous allons pouvoir élaborer une réponse adaptée… sauf que!

Sauf, que nos émotions vont venir perturber notre processus de prise de décision!

La colère, la peur, le dégoût, la tristesse, …, vont se mêler au sentiments de frustration, d’injustice, ou tout autre sentiment qui émane la perception que nous avons à ce moment là du blocage qui se présente entre nous et la satisfaction de notre besoin profond.

Ces émotions, notre motivation, notre aptitude à nous servir de nos expériences passées, vont venir perturber notre analyse de la situation et notre prise de décision.

Si on considère qu’en amont de notre analyse, nous avons déjà altéré la qualité de l’information reçue par le biais de nos filtres de perception, alors nous avons créé une représentation d’une situation et sommes déjà éloignés de la situation factuelle.

En résumé, lorsque nous jugeons ou ressentons une situation comme une agression, nous avons peut-être raison.
Ou alors, nous la jugeons ainsi car notre pack émotivo-cognitif nous oriente vers cette perception et cette représentation.

Nous voyons bien là que notre premier ennemi, celui qui va nous désorienter, nous interdire un jugement juste, une analyse factuelle, et l’élaboration d’une stratégie d’adaptation juste et mesurée… c’est nous même!

Back to the roots

Ce que nous faisons chaque jour, nos actions, nos décisions, est donc lié à deux facteurs: Nous-même d’une part, ce qui nous fait face d’autre part.

Les textes les plus anciens, de façon directe ou via des hyperboles symboliques et sophistiquées, nous parlent de ça. De ce que nous sommes, des écueils à éviter, de la façon d’y faire face, et du fait que NOUS DISPOSONS TOUS DES ARMES NECESSAIRES POUR GAGNER NOS BATAILLES!

Mais… il y a un mais… ils nous disent tous que nous devons faire l’effort de nous connaître et de connaître notre ennemi, sans quoi nous perdons nos chances de l’emporter.

Est-ce que notre ennemi n’est pas le plus souvent nos émotions, notre niveau d’anxiété, notre rigidité… etc… ?

Est-ce que notre ennemi n’est pas aussi notre incompréhension de l’autre, de ses motivations, de sa perception… etc…?

Est-ce que nous avons emporté une bataille lorsque nous avons apparemment vaincu l’autre? Est-ce que ce que j’ai fait a servit MA CAUSE?

Dans l’Art de la guerre, Sun Tzu nous donne une voie d’approche simple et claire.

Il vous suffit de faire l’effort de trouver les bons mots, ceux qui représentent votre situation, le réel ennemi, le réel enjeu, et de les substituer aux mots guerre, ennemi, empire, éloignement, …etc.

Vous trouverez le texte complèt ci-après. Je vous invite à faire le test et à réfléchir à une situation de blocage, de conflit, d’incapacité, … et à substituer les termes d’origine avec vos mots. Puis d’y repenser.

Verrez vous une stratégie différente et plus gagnante?
Verrez vous une solution d’apaisement, des éléments à laisser de côté alors que vous vous y accrochez solidement?


Vous verrez peut-être simplement qu’il n’y a pas de solution miracle ou de clé, ni de situations inextricable, mais uniquement des situations que vous pouvez gérer, dont vous pouvez sortir vainqueur…

Des règles qui nous dépassent et dont on perdra à les transgresser ou les minimiser.
Je n’ai que deux certitudes:
– Je suis né et je vais mourir. Entre les deux je peux vivre.
– Je dispose d’un arsenal dont je ne connais pas l’ampleur pour faire face aux situations de ma vie.

De ces deux certitudes, je déduis que je réussirai ce que j’entreprends, car mes objectifs seront justes et servent ma cause.

Je franchirai les obstacles parce que j’assume ma responsabilité et je veux rester le capitaine de mon destin. Car J’AI FAIT L’EFFORT de me connaître et de voir honnêtement toutes les facettes de mon « ennemi ».

JE TESTE L’AUTO-COACHING
AVEC SUN-TZU

  • Pensez à votre situation problématique ou votre objectif.
  • Nommez ce qui est en jeu,
  • et pourquoi c’est si important pour vous.
  • Observez et listez ce qui sera, de votre côté, un frein ou une limite.
  • Observez et listez ce qui sera, pour votre échec, un atout.
  • Tentez de remplacer les termes de Sun Tzu par les vôtres, ceux qui représentent votre situation.

Bon auto-coaching!


La guerre est d’une importance vitale pour l’état.

C’est le domaine de la vie et de la mort: la conservation ou la perte de l’empire en dépendent; il est impérieux de bien l régler.

Ne pas faire de sérieuses réflexions sur ce qui le concerne, c’est faire preuve d’une coupable indifférence pour la conservation ou pour la perte de ce qu’on a de plus cher, et c’est ce qu’on ne doit pas trouver parmi nous.

Toute campagne guerrière doit être réglée sur le semblant; feignez le désordre, ne manquez jamais d’offrir un appât à l’ennemi pour le leurrer, simulez l’infériorité pour encourager son arrogance, sachez attiser son courroux pour mieux le plonger dans la confusion: sa convoitise le lancera sur vous pour s’y briser.

Hâtez vos préparatifs lorsque vos adversaires se concentrent; là où ils sont puissants, évitez-les.

Plongez l’adversaire dans d’inextricables épreuves et prolongez son épuisement en vous tenant à distance; veillez à fortifier vos alliances au-dehors, et à affermie vos positions au-dedans par une politique de soldats-paysans. Quel regret de tout risquer en un seul combat, en négligeant la stratégie victorieuse, et faire dépendre le sort de vos armes d’une bataille!

Lorsque l’ennemi est uni, divisez-le; et attaquez là où il n’est point préparé, en surgissant lorsque’il ne vous attend point.

Telles sont les clés stratégiques de la victoire.

Quand vous êtes capables, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement, quand vous êtes loin, feignez la proximité.

Connais ton ennemi et connais-toi toi même; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.

Si tu ignores ton ennemi et que tou ne te connais pas toi même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites.

L’art de profiter du près et du loin, consiste à tenir l’ennemi éloigné du lieu que vous aurez choisi pour votre campement, et de tous les postes qui vous paraîtront de quelque conséquence.

Il consiste à éloigner de l’ennemi tout ce qui pourrait lui être avantageux, et à rapprocher de vous tout ce dont vous pourrez tirer quelque avantage.

Il consiste ensuite à vous tenir continuellement sur vos gardes pour n’être pas surpris, et à veiller sans cesse pour épier le moment de surprendre votre adversaire.

Aussi prenez une voie indirecte et divertissez l’ennemi en lui présentant le leurre; de cette façon, vous pouvez vous mettre en route après lui.

Celui qui est capable de faire cela comprend l’approche directe ou indirecte. Avant que d’en venir à un combat définitif, il faut que vous. L’ayez prévu, et que vous y soyez préparé depuis longtemps. Ne comptez jamais sur le hasard pour tout ce que vous devez faire en ce genre.

N’agissez pas si vous ne voyez pas d’intérêt clair pour le pays. N’utilisez pas vos soldats si vous n’êtes pas sûr du succès.

Ne combattez pas si vous n’êtes pas menacé. Un souverain n’ordonne pas à son général de lever une armée sous le coup de la colère; un général n’attaque pas parce qu’on lui a fait affront.

Lorsqu’un souverain est animé par la colère ou par la vengeance, qu’il ne lui arrive jamais de lever des troupes.

Lorsqu’un général trouve qu’il a dans le coeur les mêmes sentiments, qu’il ne livre jamais de combats.

Pour l’un et pour l’autre, ce sont des temps nébuleux: qu’ils attendent les jours de sérénité pour se déterminer et pour entreprendre.